Beitragvon fischbach » 05.08.06 @ 12:25
Hier noch ein Text aus der heutigen Ausgabe von «24 heures». Übersetzen bringt in diesem Fall wohl wenig, denn wie soll man
"un style d’une élégance «mozartienne», que ne pratiquent guère les Salzbourgeois" genauso schön auf Deutschen sagen?
Le FC Zurich de Lucien Favre fait ma joie
CaptJM
Je revois aujourd’hui, en noir-blanc, mais sans le flou des images d’antan, la pluie et quelques larmes ruisseler sur le visage de Ferenc Puskas, en 1954, au Wankdorf. Je revois aussi Pelé «auriverde» s’élever plus haut que Burgnich «azzurro» comme s’il montait vers le ciel, au-dessus du superbe stade Azteca, en 1970, à Mexico. Comme je revois Johan Cruyff gesticulant désespérément devant l’inexorable défaite des «orange» à Munich, en 1974, et aussi en 1986, au Mexique, l’hallucinant slalom de Maradona dans la défense anglaise…
Curieusement, un mois à peine après sa finale, le Mondial 2006 ne me laisse que l’image d’une émission de fin d’année, mal ficelée et monotone, malgré les vertueux efforts des auteurs d’en faire un grandiose opéra, qu’il soit patriotique, politique ou d’obédience à la Fifa et à sa philosophie paradoxale: humanitaire et capitaliste.
Est-ce à un certain vieillissement du cervelet que je dois cette fascination des Mondiaux 1954, 1958, 1970, 1974, 1986 par exemple? Ou serais-je victime, comme beaucoup, de cette maladie dite honteuse: la nostalgie? Quelle nostalgie? Celle du jeu, de la passe, redoublée, du jeu à une touche, de l’esquive, de la feinte, de la finesse, de la subtilité, de l’intelligence, des combinaisons, des «Kabinetstückchen»… Celle de F. Bickel, Lulu Pasteur, Friedländer, Antenen, Vonlanthen, Kuhn, Pottier, Alain Sutter… Celle du Wunderteam, de la Hongrie 1950-1954, du Brésil 1958 et 1970, du Real, du Barça ou du Carouge 1958…
Aujourd’hui, malgré son élimination à Salzbourg, le FC Zurich de Lucien Favre fait ma joie.
Du Mondial 2006, observé par le truchement de la TV, je n’ai guère vu que de six à dix heures, au total, de football de niveau supérieur. Mais pas un seul match entier digne d’arracher l’admiration générale et par conséquent de rester dans les mémoires. (Sinon par l’utilisation de curieuses méthodes et plus précisément le coup de boule que nous appellerons dorénavant, puisqu’aux yeux de la France officielle et de nombreux autres pouvoirs, Zidane est un saint, le coup de l’auréole. Qui fait moins mal!)
Alors que le FCZ, en cinq matches, a réussi l’exploit de me sortir de ma torpeur désabusée postmondiale en jouant délibérément, chez lui (pour autant qu’il y soit au Hardturm!) comme à l’extérieur, un football marqué au sceau de l’intelligence, d’un esprit conquérant et d’un style d’une élégance «mozartienne», que ne pratiquent guère les Salzbourgeois.
Qu’importe alors les naïvetés, les erreurs sur les deux matches, erreurs de jeunesse! Ça se corrige.
J’entends gronder les supporters, les sponsors, peut-être même l’admirable président Hotz, et surtout tous ceux dont la devise immuable est: «Mieux vaut gagner en jouant mal que perdre en beauté. » Mais, à la réflexion, n’y a-t-il pas pire que de perdre en beauté? N’est-il pas plus gênant, pour ne pas dire déshonorant, de perdre sans avoir vraiment essayé de gagner?
Vous voulez un exemple récent? L’équipe de Suisse contre l’Ukraine.